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se prolonge au loin, faiblit graduellement et passe des tons d’orgue à un sourd murmure, à des bruits vagues et fugitifs. C’est un simple ruisseau qui, en s’échappant du Mummelsee, produit cette grandiose harmonie, et après maint détour, après avoir recueilli des affluents, devient l’Acher, le premier cours d’eau que nous avons


Les rochers de Küssenstein. — Dessin de Stroobant d’après nature.

salué aux abords du Schwartzwald. Quelques minutes de marche, et nous allons découvrir le lac d’où il sort. En effet, voilà sa nappe immobile qui reluit à travers les colonnades de la forêt.

Sombre miroir des hauts lieux, coupe lugubre où la montagne épanche ses eaux souterraines, quel silence profond règne sur les bords ! Pas un chant d’oiseau, pas un bourdonnement d’insecte : le vent glacé, qui