Isadij, sur le Volga, en aval de Nijni (rive droite). — Dessin de M. Moynet.
LE VOLGA,
La ville de Kazan est située à quelques verstes du Volga. Comme nous y débarquons la nuit, il faut que nous acceptions un logement quelconque dans un des grands magasins situés près du fleuve.
Le lendemain, je m’empresse de me diriger vers la ville, et je suis saisi d’admiration. À l’extrémité d’une plaine, Kazan se dresse fièrement devant moi avec ses coupoles, ses minarets (car la ville tatare a conservé bon nombre de ses premiers habitants et les mosquées s’élèvent à côté des églises grecques), son Kremlin et sa tour de la reine Subiéka. Une grande chaussée, construite sur pilotis, et ressemblant à une jetée en charpente comme on en voit dans les ports, conduit en ligne droite jusqu’à la ville. À ma gauche, s’élève une pyramide quadrangulaire tronquée, dont chacune des faces est décorée de colonnes doriques surmontées d’un fronton ; quatre escaliers servent de base. Ce monument a été élevé, en 1811, à la gloire des soldats russes morts au siége de Kazan.
La plaine où je suis est souvent inondée. La ville est entourée d’un lac immense dont le niveau est à la hauteur des plus grandes crues du Volga ; c’est ce qui a rendu nécessaire la construction d’une route à plusieurs mètres au-dessus du sol, afin d’assurer une com-