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physionomies, me semblent être simplement le résultat d’un développement intellectuel plus spontané, plus original, plus libre, en un mot, qu’on ne le rencontre chez les autres peuples de l’Asie.

Le vêtement national des Japonais est le « kirimon » C’est une sorte de robe de chambre ouverte, que l’on fait un peu plus longue, un peu plus étoffée pour les femmes que pour les hommes. On la croise sur la taille au moyen d’une ceinture qui, chez les hommes, est une étroite écharpe de soie, et chez les femmes une large pièce d’étoffe bizarrement nouée derrière le dos.

Route de Benten à Kanagawa (voy. p. 26). — Dessin de A. de Neuville d’après un croquis japonais.

Les Japonais ne portent pas de linge, mais ils se baignent tous les jours. Les femmes ont une chemise de crêpe de soie rouge. En été, les paysans, les pêcheurs, les artisans, les coulies, vaquent à leurs travaux dans un état de nudité presque complète, et leurs femmes ne gardent qu’une jupe autour de la ceinture. En temps de pluie, ils se couvrent de manteaux de paille ou de papier huilé, et de chapeaux d’écorce de bambous ayant, comme à Java, la forme de boucliers. En hiver, les hommes du peuple portent sous le kirimon un justaucorps et un pantalon collant en cotonnade bleue, et les femmes un ou plusieurs mantelets ouatés. Les gens de la classe bourgeoise ne sortent jamais sans justaucorps et sans pantalon. Ordinairement ils ne diffèrent entre eux de costume que par la nature des étoffes. Les nobles seuls ont le droit de se vêtir de soie ; ils ne s’habillent richement que pour aller à la cour ou faire des visites de cérémonie. Les officiers du gouvernement, les yakounines en fonction, portent un large pantalon flottant, et remplacent le kirimon par un par dessus à lar-