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pampres et le portail ogival, fleuronné, clochetonné et projetant jusqu’au deuxième étage ses guirlandes de lis, de trèfles et d’animaux rampants, peuvent être mis en regard des meilleurs types de l’architecture du quinzième siècle.

Dans une heure d’aveugle vengeance, en 1569, les protestants ayant rasé tous les monuments religieux d’Aurillac, cette ville n’a point d’église antérieure à cette date, et si sa cathédrale, dédiée à saint Géraud, peut un jour prendre place parmi les temples remarquables dont s’honore l’Auvergne, elle le devra à l’exécution des plans tracés pour son achèvement par un de nos contemporains, l’architecte Lassus.

Un foyer d’auberge à Saint-Cernin. — Dessin de Jules Laurens.

Aurillac renferme encore nombre de couvents postérieurs au seizième siècle, mais que le dix-neuvième a pour la plupart appropriés à ses us et coutumes. Ainsi un monastère de clairistes est devenu un bel et bon hôpital, et un collége communal, où le niveau des études universitaires n’est inférieur à aucun autre, s’est installé dans une ancienne résidence de Jésuites ; ainsi encore d’autres cloîtres vacants après 1789 ont abrité des écoles laïques ou des congrégations vouées à l’éducation, si bien qu’aujourd’hui près de deux mille élèves des deux sexes, de tout âge et de tous rangs, s’assoient sur les bancs gratuits ou rémunérés de ces institutions ; ce qui n’est pas trop mal pour une ville qui ne compte pas onze mille âmes et pour un département teinté du noir le plus foncé dans la statistique du baron Dupin.

À l’époque actuelle Aurillac est redevable d’une préfecture dont l’ampleur et l’élégance doivent suffire à l’ambition de tout locataire raisonnable, d’un hôtel de ville assez étroit, mais où pourtant ont trouvé place