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Cratère du Monte Frumento. — Dessin de Camille Saglio d’après une photographie de M. Paul Berthier.



LA SICILE ET L’ÉRUPTION DE L’ETNA EN 1865.

RÉCIT DE VOYAGE PAR M. ÉLISÉE RECLUS[1].


TEXTE ET DESSINS INÉDITS.




ACI-REALE.


Aci-Reale et ses académies. — Falaises de la Scalazza. — Grotte des Colombes. — Îles des Cyclopes. — Le géant Polyphème.

Aci-Reale, que l’on traverse au sud de Giarre, est, après Catane, la ville la plus importante du pourtour de l’Etna, et, par le nombre de ses habitants, se place au quatrième rang dans la Sicile. Elle jouit aussi d’une grande prospérité commerciale, à cause de la fertilité des campagnes environnantes et du groupe de villages très-peuplés qui l’entoure ; aussi, par une conséquence toute naturelle, une forte proportion de ses résidents bourgeois vivent de leurs revenus et passent leur vie à converser devant les cafés. D’ailleurs, les citoyens d’Aci-Reale sont relativement très-policés et se vantent d’être supérieurs en instruction aux Siciliens de Messine et de Palerme. Dans tout le district, les mystères de l’alphabet sont, il est vrai, restés un grimoire pour quatorze personnes sur quinze ; néanmoins, il semble positif que, toute proportion gardée, la ville elle-même est bien la plus intelligente, la plus instruite, la plus riche en littérateurs, en artistes, en hommes de goût. Sans compter les cercles et les associations où vont bavarder et plus rarement discuter les fumeurs, Aci-Reale est le siége de deux académies, peu connues hors de la province, mais n’en publiant pas moins de sérieux travaux. Dès le soir de mon arrivée, un des principaux membres de ces académies, M. Mariano Grassi, me fit, avec la plus gracieuse hospitalité, les honneurs de sa ville et m’entretint avec enthousiasme de notre grand ami commun,

  1. Suite. — Voy. pages 353 et 369.