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Un des plus grands dangers auxquels le chasseur est exposé, c’est de se perdre dans les bois. Aussi la chasse au chien courant ne se fait généralement que dans les environs des lieux habités, sur la lisière des forêts, ou sur le bord des rivières. Alors il est important de garder l’eau avec une embarcation. Le gros gibier vient presque toujours s’y faire prendre, à moins qu’il ne soit tué au lancer. Le fusil n’est alors utile que pour empêcher la bête de retourner sous bois. Dès qu’elle est à l’eau, il faut se garder de la tirer de peur de la blesser mortellement, auquel cas elle coule et on ne peut la retrouver. On doit essayer de la prendre vivante.

Suivre les chiens à travers ce réseau de buissons est chose difficile. Tout retard met le piqueur en défaut, car l’écho est infidèle, et les obstacles que rencontrent les ondes sonores faisant dévier la direction du bruit trompent


Affût à la manière indienne, dans les grands bois. — Dessin de Riou d’après M. Bouyer.


le plus souvent sur la direction à prendre pour rejoindre la chasse.

Il m’est ainsi arrivé maintes fois de me diriger avec mon canot sur la voix des chiens, de faire fausse route par une erreur d’acoustique et de manquer la biche qui venait à la rivière à une lieue du point où je l’attendais.

Le gibier est fort abondant, les chiens empaument toujours quelque voie, les chauges sont fréquents, mais il est impossible de les relever ; il est même préférable qu’il y ait plusieurs bêtes sur pied, on a plus de chances de tirer.

Les packs et les agoutis vont souvent se terrer dans quelque arbre creux ; alors c’est un siége à faire. Quelquefois on se sert de la hache pour détruire leur dernier asile, ou bien encore on les enfume pour les obliger à sortir et à passer par la mitraille.