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Hôtel du gouverneur, à Cayenne. — Dessin de Riou d’après une photographie de M. Masson.



VOYAGE DANS LA GUYANE FRANÇAISE,


PAR M. FRÉDÉRIC BOUYER, CAPITAINE DE FRÉGATE[1].


1862-1863. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.




Cayenne. — Population et productions. — Indien de la Guyane.

Quand on descend à terre l’impression est encore plus complète. Maisons et population sont à l’avenant. Les vitres sont inconnues et les appartements sont défendus contre le soleil et la pluie par des galeries extérieures fermées de nattes vertes et de jalousies mobiles qui laissent largement circuler l’air. C’est mieux compris qu’aux Antilles où l’on imite trop les constructions européennes.

Les monuments n’abondent pas, le style architectural ne frappe pas les regards, mais les édifices publics sont suffisamment grandioses, eu égard à l’importance de la colonie. L’hôtel du gouverneur, la caserne, la gendarmerie, l’hôpital, le palais de justice, l’église, se présentent sous une apparence assez respectable. Il ne faut pas se montrer trop exigeant et demander à la Guyane les splendeurs de Paris et de Londres.

Les rues larges et médiocrement pavées sont couvertes en été d’une poussière rouge, ferrugineuse, qui délayée par les pluies de l’hiver forme une boue désastreuse pour les vêtements. L’herbe pousse volontiers dans les rues ; cependant depuis que l’administration des ponts et chaussées a des escouades de transportés à sa disposition, il y a une grande amélioration dans l’entretien de la voirie.

Toutefois dans ce pays de mœurs patriarcales et de grandes libertés, l’esprit d’indépendance descend jusqu’aux oiseaux de basse-cour et aux animaux domestiques qui prennent leurs ébats sur la voie publique avec un

  1. Suite. — Voy. page 273.