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le plus possible ce tir à la cible ; mais les officiers européens, condamnés par leur position à se trouver là avec les régiments, firent observer au ministre de la guerre, qui commandait et surveillait l’exécution, que ces dispositions cruelles étaient contre toutes les règles admises chez les peuples civilisés. Ce ne fut qu’à force d’instances qu’ils obtinrent de faire tirer de plus près. Pendant cette tuerie qui dura assez longtemps, on n’entendit pas une plainte, pas un cri ; deux ou trois prisonniers dont les liens avaient été coupés par les balles quittèrent la muraille, se rapprochèrent des fusils et s’assirent tranquillement en attendant une mort plus prompte. Après l’exécution, la populace se rua sur les victimes et hacha à coup de camas les cadavres encore palpitants.


Une porte de Téhéran. — Dessin de É. Thérond d’après une photographie.

H. de Blocqueville.