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Turcomans pauvres, à moins cependant que le fiancé n’ait pu donner qu’un à-compte sur la somme exigée par les parents, car alors ils gardent leur fille jusqu’à ce que le payement soit complet. Si la famille voit que le reste de la somme tarde trop, ils disposent de leur fille en faveur d’un autre. Toutefois, si la fille parvient à s’échapper et à gagner la tente de son mari, elle y reste et ses parents n’ont plus le droit d’exiger quoi que ce soit.

Comme tous les musulmans, ces nomades peuvent prendre plusieurs femmes, selon leurs moyens ; ils doivent avoir une tente pour chaque femme : mais, dans l’usage, un Turcoman a souvent deux femmes sous la même tente. Il faut avoir pénétré comme moi dans la vie intérieure de ces tribus pour se faire idée des souffrances de la jalousie qu’éprouvent ces malheureuses femmes qui, quoique n’ayant pas des sentiments très développés, n’en ont pas moins un cœur.

Lorsqu’une femme est près d’accoucher, celles qui l’assistent disposent dans la tente un lit de sable et mettent à la porte, pour empêcher qu’on y entre, un homme qui tient un fusil et doit en faire usage au signal qui lui est donné, parce qu’on suppose que la détonation facilite la délivrance.

Si l’enfant est une fille on vient complimenter la mère et le père, et on offre aux visiteurs quelques poignées de pâte frite. Si c’est un garçon on attache à la porte de la tente un morceau d’étoffe blanche. L’enfant est placé dans un hamac dont le fond est rempli de sable fin.