Saussure des mers arctiques, et je suis assuré que tous ceux qui ont visité à la fois les Alpes et la mer Glaciale confirmeront ce jugement.
L’amirauté anglaise ne restait pas oisive : elle envoya en 1823 la corvette le Griper sur les côtes du Spitzberg : ce navire était commandé par le capitaine Clavering, et le lieutenant Foster portait le capitaine, depuis général d’artillerie, Sabine, qui devait faire et fit en effet d’importantes expériences avec le pendule pour la détermination de la figure et de la densité de la terre, avec le baromètre pour la mesure des hauteurs, puis des observations variées sur la température, la végétation, etc. Le Griper, parti en mai d’Angleterre, séjourna dans Fair-Haven par 79° 46′ de latitude et revint par les côtes orientales du Groënland qui furent explorées du 72e au 76e degré de latitude.
Phipps et Scoresby avaient émis l’opinion que la banquise qui arrêtait tous les navigateurs dans leurs tentatives pour atteindre le pôle nord formait une plaine unie sur laquelle on pourrait s’avancer à pied ou en traîneaux. Cette idée frappa l’imagination d’Édouard Parry ; il n’était âgé que de 37 ans, avait déjà fait quatre voyages dans le nord et passé deux hivers au fond de la mer de Baffin, l’un à l’île Melville, l’autre à Port-Bowen dans le détroit du Prince-Régent. Nul homme n’était donc mieux préparé que lui pour une pareille expédition. Le 27 mars il partit sur l’Hecla, toucha à Hammerfest, reconnut la pointe d’Hackluit le 14 mai, entra dans Magdalena-Bay, et après plusieurs bordées vers le nord, il laisse son navire dans l’anse de l’Hécla (Hecla-Cove), anse de la baie de Treurenburg. L’Hecla y resta, du 20 juin au 28 août, pendant que Parry cherchait avec ses embarcations et des traîneaux à s’avancer vers le pôle sur la banquise : malheureusement celle-ci était entraînée vers le sud tandis que Parry et ses compagnons marchaient vers le nord. Après 31 jours de fatigues inouïes, ils ne se trouvaient que par 82° 44′ de latitude. Pousser plus loin sur cette banquise qui n’était point une surface unie comme Phipps et Scoresby l’avaient jugé de loin, mais hérissée de pointes de glaces interrompue par des crevasses et des intervalles où la mer était libre, eût été à la fois impossible et inutile, puisque la banquise dérivait vers le sud à mesure que Parry s’avançait vers le nord. Parry revint donc à Hecla-Cove, le 20 août, après avoir visité la plupart des îles les plus septentrionales du Spitzberg ; savoir : l’île Basse (Low-Island), Walden-Island, l’île Moffen et enfin Little-Table-Island et Ross-Inlet, la plus boréale de toutes.
L’intéressante relation de Parry est suivi d’un appendice contenant quatre mois d’observations météorologiques faites dans les mers du Spitzberg, à Hecla-Cove par latitude 79° 55′, et pendant son excursion sur la