RELATION DE VOYAGE DE SHANG-HAÏ À MOSCOU,
PAR PÉKIN, LA MONGOLIE ET LA RUSSIE ASIATIQUE,
LA JUSTICE ET LA POLICE (Suite).
Nous avons parlé avec assez de détails, dans le chapitre précédent, du système de la pénalité chinoise. Nous croyons convenable d’épargner aux lecteurs l’énumération des supplices dont l’ancienne législation menaçait les coupables, et dont les représentations plastiques, étalées dans les prétoires, suffisent pour révéler aux générations actuelles la sévérité impitoyable et l’épouvantable recherche de cruauté de leurs ancêtres (voy. p. 68). Au lieu de nous appesantir sur ce sujet nous préférons puiser dans les souvenirs de M. Trèves, le récit de visu d’une cause et d’un jugement modernes.
« … Les environs de Tien-tsin étaient infestés depuis quelque temps par de nombreuses bandes de voleurs affiliés à la secte du « Nénufar blanc » [2]. Tchoung-heou, le gouverneur de la ville, ayant reçu de Pékin l’ordre d’agir énergiquement pour rétablir la sécurité, a envoyé des détachements de soldats, qui ont ramassé indistinctement dans les villages suspects tous les individus qui