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Séance d’un tribunal chinois. — Dessin de Vaumort d’après une estampe chinoise.


RELATION DE VOYAGE DE SHANG-HAÏ À MOSCOU,

PAR PÉKIN, LA MONGOLIE ET LA RUSSIE ASIATIQUE,

RÉDIGÉE D’APRÈS LES NOTES DE M. DE BOURBOULON, MINISTRE DE FRANCE EN CHINE, ET DE MME DE BOURBOULON,


PAR M. A. POUSSIELGUE[1].
1859-1862. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.




LA JUSTICE ET LA POLICE (Suite).

Scènes du prétoire de justice à Tien-tsin. — La bastonnade. — Voleur condamné au supplice de la cangue, nourri par sa femme. — Les juges, le bourreau et les officiers de justice. — La police de Pékin. — Les mendiants. — La maison aux plumes de poule. — Les incendies. — Pompes et pompiers, etc.

Nous avons parlé avec assez de détails, dans le chapitre précédent, du système de la pénalité chinoise. Nous croyons convenable d’épargner aux lecteurs l’énumération des supplices dont l’ancienne législation menaçait les coupables, et dont les représentations plastiques, étalées dans les prétoires, suffisent pour révéler aux générations actuelles la sévérité impitoyable et l’épouvantable recherche de cruauté de leurs ancêtres (voy. p. 68). Au lieu de nous appesantir sur ce sujet nous préférons puiser dans les souvenirs de M. Trèves, le récit de visu d’une cause et d’un jugement modernes.

« … Les environs de Tien-tsin étaient infestés depuis quelque temps par de nombreuses bandes de voleurs affiliés à la secte du « Nénufar blanc » [2]. Tchoung-heou, le gouverneur de la ville, ayant reçu de Pékin l’ordre d’agir énergiquement pour rétablir la sécurité, a envoyé des détachements de soldats, qui ont ramassé indistinctement dans les villages suspects tous les individus qui

  1. voy. t. IX, p. 81, 91, 113 ; t. X, p. 33 et 49.
  2. La secte du Nenufar blanc qui s’est formé dans le Pe-tche-li, dans le Kan-sou et dans tout le nord-ouest entretient des rapports avec les rebelles du sud. Les dernières nouvelles venues de