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Founght, le Chillouk, le Changalla, etc.), l’Éthiopien aborigène, frère du Galla et du Berber (le Hababich, le Bicharïèh, etc.), et enfin l’Arabe, sorti de sa péninsule au temps de Mahomet et de la propagation de l’islam ; sans parler des Turcs d’Égypte et des Européens. Un pareil foyer est un admirable champ d’études ethnographiques ; le docteur Hartmann, bien préparé, son livre le prouve, à cette nature de recherches, leur a donné une attention toute particulière. C’est un des côtés excellents de son beau livre, où le naturaliste et le géographe trouveront aussi d’amples et précieux renseignements.

M. le docteur Hartmann. — Dessin de Riou d’après une photographie.

C’est à regret que je me borne à de sèches indications, quand je voudrais pouvoir conduire les lecteurs à travers quelques-uns des détails si nombreux et si riches auxquels nous convieraient des livres tels que ceux de la Commission allemande ou du docteur Hartmann ; ce n’en est pas moins un devoir de saluer en passant ces œuvres magistrales, et de les signaler chez nous à l’attention de quiconque attache un sérieux intérêt aux sciences géographiques.


IV

Il est encore une expédition, dans ces pays du Nil, qui, avec un caractère tout autre, n’en a pas moins beaucoup occupé et occupe encore l’attention de l’Europe et des sociétés savantes : c’est celle des dames Tinné. Il n’est assurément pas ordinaire de voir des femmes riches et du plus grand monde se jeter seules dans des courses aventureuses, sans autre mobile que la passion des choses inconnues, sans autre défense que leur courage et leur résolution. Ce qui ajoute encore à la singularité de l’aventure, c’est la jeunesse de l’une de ces trois dames, miss Alexandrina Tinné, — elle est Anglaise de naissance, quoique Néerlandaise d’origine ; —