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Je crois pour mon compte et d’après mon expérience personnelle qu’il y a là une exagération manifeste. Bien peu de districts khonds, il est vrai, s’abstenaient absolument de pareils holocaustes, mais les frais considérables qu’entraînaient l’achat des victimes et les orgies dont chaque cérémonie expiatoire devenait l’occasion devaient limiter dans une certaine mesure le nombre des malheureux destinés à périr ainsi. Il est très-probable que chaque groupe de villages (Mootah) avait une fois l’an son sacrifice expiatoire, et des circonstances spéciales pouvaient donner lieu à un surcroît de tueries ; mais je ne crois pas me tromper beaucoup en évaluant à cent cinquante le nombre des Mériahs qui tombaient chaque année sur l’autel de Tado Pennor ou de Manuck-Soro.

Jeunes Khonds élevés par l’administration anglaise. — Dessin de Castelli d’après sir John Campbell.
Traduit par E. D. Forgues.