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pour varier l’uniformité du désert. Il paraît que la Mongolie tout entière n’est qu’un vaste plateau de granit ne présentant aucune interruption, aucune fissure même où les végétaux puissent enfoncer leurs racines ; quand il y a quelques pouces de terre au-dessus du roc le sol se couvre de prairies naturelles, comme dans la terre des Herbes ; quand les assises de granit gagnent la surface, il ne peut même plus pousser un brin d’herbe. C’est à cette partie des steppes où nous sommes que les Tartares ont donné le nom de Gobi, qui, dans leur langue, signifie désert des pierres, et certes ils l’ont bien nommé.

Faisan vénéré (voy. pag. 326). — Dessin de Mesnel d’après une peinture chinoise

« En cette saison, au commencement de l’été, l’eau de pluies de printemps, non absorbée encore par l’évaporation, forme dans la pierre de vastes et profonds réservoirs déjà fortement saumâtres ; après les grandes chaleurs, à l’automne, tous ces étangs sont desséchés, et on n’a d’autre ressource que les puits creusés de distance en distance aux stations.

« À Oula-houdouk nous avions tous remarqué le goût sulfureux de l’eau qu’on nous donnait à boire ; à Hevemouhor ce goût, devenu insupportable, saisissait la gorge et le nez.

« Je m’habitue au désert ; voici quelques jours que je couche sous la tente, et il me semble que j’ai toujours