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mais laisser reposer la terre, et d’avoir des récoltes pendant tout l’été. Ainsi, entre les rangées de sorgho (Holcus sorghum) qui s’élève jusqu’à dix et douze pieds de haut, ils sèment une céréale d’une taille plus faible, le petit millet (Panicum Italicum), qui s’accommode de croître à l’ombre de son gigantesque voisin. Quand le sorgho est moissonné, le millet exposé au soleil mûrit à son tour ; des fèves (Dolichos simensis) sont plantées en rangée au milieu des champs de maïs, et elles ont donné leur récolte avant que celui-ci qui est tardif ne soit assez monté pour les étouffer ; la terre, retirée des fossés d’écoulement ou d’irrigation, est plantée de ricins ou de cotonniers dont les larges panaches verts encadrent en guise de haies les champs de céréales ; enfin, quand le sol est trop aride ou qu’ils n’ont pu en enlever les pierres, ils y sèment du pin à résine ou du cath-sé, plante oléagineuse qui s’accommode des plus mauvais terrains.

Cour d’auberge à Tchang-ping-tcheou. — Dessin de Émile Bayard d’après l’album de Mme de Bourboulon.

Rien de plus animé que le tableau que présentent les vastes plaines du Pe-tche-li à l’époque des moissons. Les efforts du laboureur ont produit leurs fruits ; les récoltes de toute sorte viennent gonfler ses greniers ; les batteurs, les vanneurs, les moissonneurs, accompagnés de troupes de femmes et d’enfants qui glanent, font re-