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que chose. Il adore la pièce d’argent, en fait de dieu c’est le seul qu’il reconnaisse ; il est fourbe, menteur, lâche, cruel, insolent et plat. On pourra dire que je suis partial, je l’admets, car cet homme, autant que j’en ai vu et surtout autant qu’on m’en a dit me soulève le cœur et je n’ai plus de sang-froid pour le juger.

Comme type, il est petit, scrofuleux, rachitique et galeux. Nous parlons toujours des Ovas de la côte. À Tananarive, nous dit-on, la race est mieux conservée et quelques femmes sont jolies.

Fougère arborescente. — Dessin de Thérond.

Comme politique, les Ovas sont fins, grands diplomates et fort habiles ; habitués dès le plus jeune âge à la discussion des affaires publiques, leur organisation à Tananarive rappelle en quelques points celle de la république romaine. C’est une oligarchie toute pure ; et de sa nature c’est le gouvernement le plus persistant dans ses desseins. Cette petite aristocratie représente le sénat de Rome, et le premier ministre, charge héréditaire d’une famille plébéienne, serait un véritable tribun du peuple.

Aucune résolution n’est prise, rien ne se projette ou ne s’exécute sans kabar ou discussion publique.

Le premier kabar se tient chez le roi, où les membres des grandes familles se réunissent chaque matin ; on vient y donner son avis sur l’affaire du jour. C’est le moins important de l’assemblée qui parle le premier ; chacun, selon son rang, prend ensuite la parole si bon