hauteur de deux mètres en trois branches égales, et chaque branche elle-même trifurquée au sommet lui compose une tête volumineuse d’où pendent, semblables à une chevelure éplorée, de grandes feuilles charnues brisées par le milieu. Ces feuilles fournissent des filaments grossiers et s’emploient, subdivisées, à la fabrication des sacs ; la hauteur du vacoa ne dépasse pas trente pieds.
Mais l’orage cesse, le vent tombe, la pluie s’arrête et le soleil vient nous sourire dans les éclaircies des nuages qu’il chasse au loin ; comme le voyageur de la fable, nous éprouvons que « plus fait douceur que violence », nous relevons nos chapeaux rabattus, nous dépouillons nos lourds manteaux, et le soleil nous pénètre de sa bienfaisante chaleur. Autour de nous la nature se réveille belle et transfigurée ; l’herbe verdoie ; les arbustes, pliés sous le poids des gouttes brillantes, se relèvent soulagés de leur humide fardeau, les citronniers jettent sur notre passage leur parfum pénétrant, et des orchidées parasites entrouvrent les pétales de leurs blanches corolles.