de Valence, surtout les naranjas de sangre, qu’on appelle ainsi parce que l’intérieur en est rouge comme du sang.
C’est dans le Paseo del Carmen que nous commençâmes à voir un certain nombre de ces gitanos, étrange population assez nombreuse dans la province de Murcie, et que nous devions rencontrer si fréquemment en Andalousie : quelques gitanas au teint cuivré, se faisaient remarquer par leurs robes à falbalas, de couleurs très-éclatantes, et par les quolibets qu’elles lançaient aux passants dans leur langage inintelligible.
On nous fit aussi remarquer des paysans d’une physionomie toute particulière, qui étaient venus d’Algezares et de Fortuna, villages très-rapprochés de la ville : ils ont un type tellement tranché, qu’il est facile quand on en a observé quelques-uns, de les reconnaître à première vue ; ils professent pour leurs anciens costumes et pour leurs usages un véritable culte que rien ne saurait affaiblir ; et c’est à un tel point que, bien que nombre d’entre eux exercent le métier de colporteurs dans les villes éloignées, telles que Gibraltar, Cadix, Séville, Malaga, ils ne modifient jamais en rien leur vêtement national ; ils passent pour être très-unis entre eux, et pour se secourir mutuellement en toutes circonstances, surtout les Algezarenos qui, assure-t-on, ne forment pour ainsi dire qu’une seule famille.
C’est à une quinzaine de lieues de Murcie que se trouve la petite ville de Caravaca, un des pèlerinages les