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sortit tout à coup d’entre les branchages et nous apparut vêtu de noir et de blanc cravaté, comme s’il eût été de noce ou d’enterrement. Cette transformation soudaine, à laquelle nous n’étions nullement préparés, faillit nous arracher un cri de surprise. De leur côté, les Conibos qui n’avaient jamais eu l’occasion de voir un homme en pareille tenue, bien qu’à l’occasion ils se barbouillassent de noir de la tête aux pieds et portassent des cravates de perles blanches, restèrent littéralement stupéfaits. Cette livrée de la civilisation, se détachant en vigueur sur un fond de nature vierge, formait avec elle un de ces contrastes tranchés dont les esprits les plus obtus de la troupe subirent l’influence. Au silence profond qui accueillit son entrée en scène, le comte de la Blanche-Épine put juger de l’effet magique qu’il produisait.

Toilette des voyageurs sur la plage de Sarayacu.
Paul Marcoy.

(La suite à une autre livraison.)