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À part l’épisode que je viens de relater, rien de remarquable n’avait signalé notre entrée sur le territoire des Sibibos où nous avions trouvé d’excellent tabac que ces Indiens s’amusent à fumer sous forme de gros cigares, longs de dix pouces et assez maladroitement façonnés. La seule particularité digne d’intérêt que nous eussions notée, c’est que les Sipibos, au lieu de bâtir leurs demeures sur la seule rive gauche de l’Ucayali, comme les Antis, les Chontaquiros et les Conibos, les édifient sur ses deux rives. De ce fait insignifiant en apparence, nous avions inféré que les nations aux noms en ris qui s’étendent des vallées d’Apolobamba à la rivière Tarvita, sur une ligne d’environ sept degrés, et avec lesquelles nos Indiens de l’ouest sont en délicatesse, avaient enfin disparu de la rive droite. Le voisinage d’ennemis n’étant plus à craindre[1], les Sipibos ri-

Sierra et pic de Cuntamana.
  1. Les tribus qui s’étendent des vallées d’Apolohambn à la rivière Tarvita affluent de l’Ucayali, et dont le territoire est situé entre le soixante-douzième et le soixante-treizième parallèle, sont les Cucieuris des confins de Carabaya, les Siriniris des vallées de Marcapata, Ayapata et Asaroma, les Tuyneris et les Huatchyperis des vallées de la madre de Dios, les Pucapacuris des plages du Mapacho ou Paucartampu-Camisia, enfin les Impetiniris. Ces indigènes. amis et alliés, vont nus, parlent la même langue et ont les mêmes coutumes. Les Antis, les Chontaquiros et les Conibos de la rive gauche de l’Ucayali sont en guerre avec les Pucapacuris et les Impetiniris. — Les Remos et les Amahuacas, dont le territoire succède à celui de ces indigènes et qui n’ont avec eux aucune relation, sont en butte aux taquineries des Conibos, des Sipibos et des Schétibos, bien qu’ils parlent la langue de ces derniers et soient issus comme eux de la grande nation des Panos aujourd’hui éteinte. C’est