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les acrobates les plus hardis ; elle leur sert également à mettre les régimes de dattes, encore tendres, à l’abri du vent ; pour cela, il les assujettissent au moyen de cordes de sparterie qui les fixent à l’arbre : ces opérations terminées, ils redescendent avec la même agilité, en se servant toujours de l’anneau de corde passé entre leur ceinture et le tronc du palmier. Une remarque que nous avons faite, c’est que ceux qui atteignent la plus grande hauteur sont en général les plus minces ; nous en avons vu plusieurs qui avaient à peine quelques mètres de haut, et dont la circonférence dépassait six pieds. Il est rare que les plus hauts palmiers dépassent une soixantaine de pieds ; l’auteur du Voyage de Figaro assure en avoir vu de cent vingt pieds de haut : on peut affirmer qu’il a vu double.

La ligature des palmiers.

Nous nous étions pris pour les palmiers d’une telle passion que nous prolongeâmes notre séjour à Elche ; il est cependant peu de villes où la vie soit plus calme et plus monotone ; néanmoins, ce ne fut pas sans regrets et sans jeter un regard d’adieu sur les palmares que nous montâmes dans la tartana peu suspendue que nous avions frêtée pour nous rendre à Orihuela.

Ch. Davillier.

(La suite à la prochaine livraison.)