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plus à une vie de retraite et d’austérité, comme au moyen âge, mais à une vie de distraction et d’épanouissement comme dans tous les établissements thermaux des temps modernes. Sur l’avis d’une commission chargée d’étudier la question sous le côté pratique comme sous le côté scientifique, on décida qu’une partie des eaux de la source serait conduite jusqu’au village de Ragaz, situé au débouché de la Tamina, dans la plaine du Rhin. Le site était aussi riant que salubre, et sa distance de la source n’étant que d’environ trois kilomètres, l’on pouvait conclure, d’après l’expérience de travaux analogues, exécutés ailleurs, et notamment à Gastein, que les eaux ne perdaient guère que deux degrés de température : variation insignifiante et même avantageuse en ce qu’elle répond justement au degré le plus convenable pour les bains dans la plupart des cas. Les moines eux-mêmes avaient préparé l’établissement, car, au milieu du dix-huitième siècle, trouvant leur couvent trop monotone, ils avaient bâti à Ragaz même, au milieu de leurs vignes, une grande maison de plaisance, qui, moyennant quelques additions, présentait toutes les conditions désirables pour le but que l’on avait en vue Telle est l’origine des thermes actuels. Ils ont été livrés au public en 1840, et une vogue sans cesse croissante justifie la pensée qui leur a donné naissance.

Tombeau de Schelling, à Ragaz.


Jean Reynaud

(Note inédite, 1863.)