POMPÉI ET LES POMPÉIENS,
Je m’adresse directement à vous, à la vieille mode, ayant à vous parler de vieilleries. Je vous propose une excursion d’un nouveau genre, non par delà les monts, mais par delà les siècles, et vous conduis dans des mœurs et chez des hommes éloignés de nous, non de dix-huit cents lieues, mais de dix-huit cents ans. La course est longue et réclamerait plus d’espace qu’il n’est juste d’en demander à ce recueil où tant de voyageurs se pressent et ont hâte de vous raconter ce qu’ils ont vu des choses de notre temps. J’espère toutefois que ce peu de pages pourront servir, non seulement à ceux qui font le tour du monde dans leur fauteuil, mais à ceux-là même qui viendront en Italie, et qui, trouvant d’un côté trop brèves les indications forcement serrées des itinéraires, de l’autre, beaucoup trop étendues les volumineuses compilations des savants, demandent un entre-deux consciencieux et léger qui leur explique à peu près Pompéi, sans leur casser la tête. En quittant Paris, prenez donc ces deux livraisons[1] dans votre valise et comptez sur le zèle du cicérone : il vous instruira le plus possible et fera de son mieux pour ne pas vous fatiguer.
I
LA VILLE EXHUMÉE.
Un chemin de fer va maintenant de Naples à Pompéi. Êtes-vous seul ? Le trajet dure une heure ; vous avez juste le temps de lire ce qui va suivre en interrompant votre lecture pour regarder de loin en loin le Vésuve ou la marine, l’eau claire enlacée par la courbe molle
- ↑ Ce sont des fragments d’un travail sur Pompéi, par M. Marc Monnier ; étude très-remarquable, mais trop étendue pour qu’à notre grand regret il nous soit possible de la publier ici tout entière.