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entre deux cents et mille mètres : ce prétendu lac n’était autre chose que le Nil, que nous retrouvions et dont la navigation n’est plus interrompue à partir d’Ourondogani.

Ce grand fleuve coule entre deux marges épaisses de roseaux-papyrus. Sa rive gauche est basse et marécageuse. La rive droite, au contraire, où viennent parfois chasser les habitants du Kidi et les Vouanyoro, s’élève en pente douce couverte d’arbres et de beaux convolvuli, disposés en guirlandes. Des îles flottantes, qu’on voit se mouvoir lentement à la surface du courant, chargées de roseaux, de gazons et de fougères, nous prouvent que le Nil est en pleine voie d’inondation. Parfois se montrait un hippopotame, effrayé, disaient nos gens, par la volaille que nous avions à bord. Nous donnâmes chasse à plusieurs bateaux, mais comme aucun ne portait de pombé, nous les relâchions aussitôt, et les pêcheurs qui en constituaient l’équipage reprenaient sans plus de trouble leur besogne habituelle.

Indigènes du Gani, rive droite du Bahr-el-Abiad (voy. p. 378). — Dessin de Castelli.

La route de terre, par laquelle s’en allait notre bétail, offrait bien moins d’intérêt ; elle traverse d’interminables marécages, coupés çà et là de cours d’eau, sur l’un desquels nos gens, obligés de le traverser en bateau, se sont vus assaillis par des sauvages et ont failli perdre leurs chèvres.