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donc en conséquence, sachez-le et ajoutez foi en ce noble signe.

« Écrit dans la dernière décade du mois de Rebi ul evvel 1279 (septembre 1862).

« À Constantinople la bien gardée. »

Le 25, au lever du soleil, nous naviguons dans le Golfe de Nicomédie, l’Astacus sinus des anciens. Comme le Bosphore, il est encadré de collines boisées sur lesquelles s’étageaient autrefois les villas des patriciens de Bysance ; on n’y aperçoit aujourd’hui que de rares villages sans importance, mais dont les noms furent célèbres jadis.

À l’entrée du golfe, en face de Constantinople, est Kadi-Keuï (l’ancienne Chalcédoine), mêlée à toutes les guerres de l’antiquité, assiégée par Pharnabase, par Alcibiade, par Mithridate ; elle était florissante sous les successeurs de Constantin.

C’est là que Rufin, cet indigne ministre des empereurs Théodose et Arcadius, avait établi sa résidence dans une villa si magnifique et si vaste qu’on l’appelait Rufinopolis. Le quatrième concile général s’y assembla pour condamner Eutichès (451). Les monuments de l’ancienne Chalcédoine ont tous disparu ; leurs débris, transportés à Constantinople, ont fourni des matériaux pour la grande mosquée de Soliman.

Sur la même rive, se montrent successivement : Guébisé, l’ancienne Lybissa, où Annibal eut recours au poison pour ne pas tomber entre les mains des Romains. Pline dit qu’il y a visité son tombeau ; sans doute le tumulus gazonné qu’on voit encore aujourd’hui ; — Hé-