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riaux, aux ministres de France et d’Angleterre, pour l’établissement permanent de leurs habitations officielles.

Les premiers secrétaires y étaient allés s’établir à l’avance, et M. Bouvier, capitaine du génie, s’était chargé de diriger les réparations nécessaires pour rendre habitable le nouveau palais de la légation de France, depuis longtemps abandonné par le gouvernement chinois.

Le 21 mars, Tchoung-Heou, préfet de Tien-Tsin, se présenta chez le ministre de France, sans l’avoir fait prévenir de sa visite comme il est d’usage, et lui fit connaître que le prince de Kong, redoutait beaucoup que son arrivée et celle de son collègue d’Angleterre, ne coïncidassent avec le retour de l’empereur, formellement annoncé pour le 29 ou le 30 mars : il proposait en conséquence, à M. de Bourboulon de partir de suite, ou de retarder son entrée dans la capitale, jusqu’aux premiers jours d’avril.

Marchande de légumes à Tien-Tsin. — Dessin de E. Bayard d’après une aquarelle du commandant Fane (album de Mme de Bourboulon).

Il était très-important, vu le peu d’empressement du gouvernement chinois admettre les ministres étrangers à Pékin, de ne pas retarder l’installation ; la santé de Mme de Bourboulon s’était un peu améliorée, et le départ fut fixé suivant un des vœux exprimés par le prince de Kong, au lendemain 22 mars.

Tchoung-Heon, satisfait de la réponse qui lui fut faite, annonça qu’il avait reçu des ordres pour veiller à ce que le voyage fût entouré de toutes les commodités et de tous les égards possibles, et qu’il espérait avoir pris toutes les mesures nécessaires.

Ces mesures étaient déjà en voie d’exécution : le gros des bagages avait été acheminé par eau vers Toung-Tcheou, sous la garde d’un petit mandarin, et dès le 20, au matin, M. de Méritens, secrétaire interprète, était parti en avant, accompagné d’un mandarin du rang