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actionnaires se sont lassés de verser longtemps et à chaque trimestre de nouveaux fonds sans être bien sûrs de les recouvrer, et que l’État a hérité ainsi de leur propriété.

Les charbonniers du Harz (voy. p. 75).

Assurément l’économie politique peut faire à ce système de propriété et d’exploitation de très-graves reproches ; mais on peut aussi, au point de vue technique, présenter quelques observations à sa décharge. La richesse des filons métallique es est extrêmement variable, et souvent il arrive que le produit de l’exploitation soit pendant longtemps insuffisant pour en couvrir les dépenses. Cela s’est présenté même pour les mines les plus riches. Les compagnies, abandonnées à elles-mêmes, renonceraient à l’exploitation, ou bien la pousseraient d’une manière irrégulière : ne cherchant que les points les plus riches et gaspillant ainsi les ressources de la mine, elles épuiseraient rapidement le gîte, et y laisseraient quantité de parties inexplorées ou de teneur médiocre, qu’il serait plus tard difficile ou même impossible de revenir exploiter. Par suite, le pays se trouverait bientôt privé de sa principale source de richesses. Voilà ce qui arriverait, à n’en pas douter, si l’exploitation était livrée à des spéculateurs isolés, pressés de faire fortune. Grâce au mode d’administration