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chaîne qui court parallèlement à la première, mais couverte de blocs de grès ; la végétation reparaît avec toute sa force. L’air est pur et frais ; et grâce à des bains réitérés dans des sources d’eau vive, les pieds qui n’étaient que plaies et ampoules au début du voyage, commencent à se raffermir. Les gibbons et les calaos font de nouveau entendre leurs cris. Je tuai plusieurs faisans, des paons et un aigle qui, après avoir été écorché, fit les délices de nos conducteurs. Au delà de ce mont, le terrain redevient sablonneux et la végétation plus maigre. Nous campons de nouveau sur les bords de la petite rivière de Kôrat, à trois cents mètres d’un village décoré du nom de chef-lieu de district.

La dernière chaîne que nous venons de traverser se déroule alors à une lieue de nous comme un sombre rempart, surmonté des dômes et des crêtes de la première. Nos conducteurs sont tous des Laotiens des environs de Kôrat ; leur vieux chef est plein d’égards et d’attentions pour moi ; tous les soirs, il prépare ma place pour la nuit, aplanit la terre, coupe des branches et les recouvre d’un petit toit de feuilles pour me préserver de la rosée. La vie de ces braves gens est dure ; tous les jours et par