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et soumises successivement, sont depuis plus d’un siècle tout à fait perdues pour le Cambodge ; la langue et l’ancien peuple cambodgien y ont même totalement disparu. Les deux États actuels ont leurs limites et leurs rois entièrement indépendants l’un de l’autre. Le Cambodge est bien jusqu’à un certain point tributaire de Siam, mais nullement de l’Annam ; aussi nous ne pouvons comprendre qu’à notre époque, et dans les circonstances actuelles (1860), quelques journaux de France, et même des officiers de l’expédition, aient confondu ces deux pays ; nous ne saurions trop relever cette erreur.

Les montagnes de Domrêe, qui s’élèvent à une assez petite distance au nord de Ongkor, sont habitées par des Khmer-Dôm, gens très-doux et inoffensifs, quoique considérés un peu comme des sauvages par leurs frères de la plaine.

Dîner de dames siamoises. — Dessin E. Bocourt d’après une photographie.

Leur nom de tribu est Somrais : leur langue est celle des Cambodgiens de la plaine, mais prononcée un peu différemment. Tout autour d’eux s’étendent les provinces ci-devant cambodgiennes, aujourd’hui siamoises, de Sourène, de Samrou-Kao, de Cou-Khan, d’Ongkor-Eith ou de Korat, dans lesquelles s’est maintenue jusqu’à ce jour cette croyance que le roi ne pourrait traverser le grand lac sans être sûr de mourir dans l’année.