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Bouddha dormant, longue de cinquante mètres, et parfaitement dorée ; dans celle de Borovanivet on a employé en feuilles d’or (pour les dorures seulement) plus de quatre cent cinquante onces d’or. Une pagode royale est un grand monastère où logent quatre ou cinq cents talapoins avec un millier d’enfants pour les servir. C’est un vaste terrain, ou plutôt un grand jardin, au milieu duquel s’élèvent quantité de beaux édifices, à savoir : une vingtaine de belvédères à la chinoise, plusieurs grandes salles rangées sur les bords du fleuve, une grande salle de prédication, deux temples magnifiques, dont l’un pour l’idole de Bouddha, l’autre pour les prières des bonzes ; deux ou trois cents jolies petites maisons, partie en briques, partie en planches, qui sont la demeure des talapoins ; des étangs, des jardins ; une douzaine de pyramides dorées et revêtues de porcelaine, dont quelques-unes ont de deux à trois cents pieds de haut ; un clocher, des mâts de pavillon, surmontés de cygnes dorés, avec un étendard découpé en forme de crocodile ; des lions et des statues de granit et de marbre apportées de Chine, et, aux deux extrémités du terrain, des canaux revêtus de maçonnerie, des hangars pour les barques, un bûcher pour brûler les morts, des ponts, des murs d’enceinte, etc. Ajoutez à cela que dans les temples tout est resplendissant de peintures et de dorures ; l’idole colossale y apparaît comme une masse d’or ornée de mille pierreries. Ce peu de lignes suffira peut-être pour faire concevoir ce que sont à Siam un palais et une pagode royale[1].

Palais du roi de Siam : Pavillon de plaisance ou des récréations royales (p. 234). — Dessin de Thérond d’après une photographie.

Nous devons ajouter que la plus belle pagode de

  1. Mgr Pallegoix, Description du royaume Thaï ou Siam, t. I, p. 62-66.