Page:Le Tour du monde - 08.djvu/225

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Le roi de Siam et la défunte reine. — Dessin de E. Bocourt d’après une photographie.


VOYAGE DANS LES ROYAUMES DE SIAM, DE CAMBODGE, DE LAOS

ET AUTRES PARTIES CENTRALES DE L’INDO-CHINE,


PAR FEU HENRI MOUHOT, NATURALISTE FRANÇAIS[1].
1858-1861. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS.


II

Population de Bangkok. — Les Siamois. — Hommes, femmes, enfants. — Esprit de famille. — Étranges contrastes. — Superstitions.

Bangkok, ville toute moderne, a succédé comme capitale du royaume de Siam à deux autres cités qui, elles-mêmes, ne remontent pas à une haute antiquité : Ajuthia et Nophabury. En héritant de leurs prérogatives, elle a aussi hérité de leurs titres officiels, et tout bon Siamois voit en elle Krung-thépha-maha-nakhom-si-Ayutha-jamaha-dilok-raxathani, c’est-à-dire : « la grande ville royale des anges, la belle et inexpugnable cité, » etc., etc. Ces qualifications sont brillantes, mais sont-elles méritées ? Inexpugnable ! hélas ! Bangkok ne l’est pas plus qu’Aju-

  1. Suite. — Voy. page 219.