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donna cent seize brasses ; la température tomba à zéro. Jusqu’ici aucun mouvement ne s’était manifesté dans la glace, la goëlette était tranquille et ne paraissait pas souffrir.

Le 21, par une faible brise de sud-ouest, la glace remua violemment ; la dernière heure de l’Iermak semblait arrivée ; elle craquait et s’inclina sur le côté : de grandes glaces qui se heurtèrent devant et derrière elle l’empêchèrent d’être broyée ; elle resta penchée sur bâbord.

Le 22, à huit heures du malin, la glace se mit de nouveau en mouvement avec un grand fracas. Cette fois, la goëlette reçut deux chocs violents ; au second sa sous-barbe en chaîne se rompit. On débarqua à la hâte des provisions et chacun se prépara à quitter le navire ; les embarcations avaient été halées à sec. Toutefois, le mouvement s’arrêta et le déchargement fut suspendu. La profondeur était descendue à cent douze brasses, on allait rapidement vers l’est. La neige tombait, il gelait ; le soir, il venta en tempête.

Le 23 août au matin, le temps fut clair. La grande terre parut dans le sud-est ; la sonde donna quatre-vingts brasses ; on était toujours porté vers l’est. Comme rien n’indiquait le moment où les glaces allaient se mouvoir