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ment, et, pour qu’il en faille moins, on s’arrange à ne manger presque que du poisson qui ne manque pas dans l’eau. Très-peu de spiritueux à bord, une nourriture d’anachorète, voilà pour distraire de la fatigue. Mais ce n’est rien encore. Il peut arriver et il arrive presque constamment que la pêche ainsi faite n’est pas suffisante. Alors, des embarcations, montées de deux ou trois hommes, s’en vont tous les jours, quelquefois jusqu’à trois et quatre milles en mer, tendre d’autres lignes. On rayonne fort loin autour du navire.

Chaque matin, à quatre heures, les matelots se mettent dans leurs coquilles de noix, s’assoient sur les bancs, d’une main jettent leurs bonnets à leurs pieds, et en commençant à ramer, comme nous disons à terre, à nager, comme ils disent, récitent tout haut une prière ; puis remettent leurs bonnets et s’en vont à leurs lignes.

Mais il fait nuit, mais il pleut, mais le brouillard est opaque, mais la mer devient subitement furieuse. Un courant s’est emparé de l’embarcation et l’a jetée hors de sa route ; plusieurs jours se passent, on n’en a pas