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Le sultan Yanantuck, sa fille et son fils. — Dessin de Sorieul d’après Atkinson.


VOYAGE SUR LES FRONTIÈTES RUSSO-CHINOISES ET DANS LES STEPPES DE L’ASIE CENTRALE,

PAR THOMAS-WITLAM ATKINSON[1].
1848-1854. — TRADUCTION INÉDITE.




Les sultans de la steppe (suite). — Des monts Syan-Shans aux monts Atalans.

À l’aoul du sultan Sabeck, extrémité sud-est de mes courses dans le Gobi, je n’étais qu’à deux journées de la ville chinoise de Barkoul ou Tchnisi, que mon hôte me dissuada de visiter, en appliquant à cette cité importante l’objection du renard de la fable parlant de l’antre du lion :

« Je vois fort bien comment on entre,
Et ne vois pas comme on en sort. »

En conséquence, je dus me borner à en approcher, et à faire autour de ses murailles une sorte de reconnaissance rapide qui, à la rigueur, m’aurait permis d’en esquisser le plan. Ses maisons, bâties sur le penchant d’une colline, contre-fort avancé des Monts-Célestes, sont petites et basses comme dans toutes les villes chinoises, peu remarquables en général sous le rapport architectural.

En ce moment un soleil radieux se levait derrière nous, mais ses rayons n’avaient pas encore atteint les cimes neigeuses que nous avions sous les yeux à l’horizon Tout en cheminant, je contemplais le ciel, et je vis bientôt le premier jet lumineux faire étinceler les glaces et les neiges de Bogda-Oöla, qu’un des hommes de notre escorte m’avait indiquées. La crête de la montagne fut soudain couronnée d’une flamme rougeâtre qui se

  1. Suite et fin. — Voy. pages 337 et 353.