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tuaire antique. On en peut suivre la progression à travers l’Asie-Mineure, depuis la vallée de l’Euphrate jusqu’aux bords de l’Égée, et de la Grèce asiatique chez les Grecs d’Europe. L’Asie Mineure, avant de passer sous la domination perse, avait été, durant de longs siècles, une dépendance de l’empire assyrien. Le temps a fait disparaître à peu près toutes les traces de la période assyrienne ; mais celles de l’époque perse y sont encore nombreuses, et l’art perse, tel qu’il se développa sous les Akhéménides, n’était lui-même qu’une émanation de l’art assyrien. La connexion entre les monuments de la période perse en Asie Mineure et les formes archaïques de l’art grec, est aujourd’hui bien reconnue.


Objets divers en bronze, en argile, en pierres fines, en ivoire, etc.

C’est surtout dans le travail d’une foule de petits objets d’un usage commun et personnel, aussi bien que dans certaines industries dont on a retrouvé des spécimens, que les artistes ou même les ouvriers assyriens font preuve d’une habileté manuelle dont on a quelquefois lieu d’être étonné. C’est encore un trait commun entre eux et les Égyptiens, dans les tombeaux desquels on a trouvé des armes, des bijoux et d’autres objets qui datent de douze à quinze cents ans avant l’ère chrétienne. et dont la perfection est merveilleuse.

Les Assyriens connaissaient le verre et diverses espèces d’émaux. Ils savaient cuire l’argile pour en fabriquer soit des briques, soit des vases et des poteries d’une pâte plus ou moins fine. La brique était d’un immense usage, en Assyrie comme à Babylone, pour la construction et l’ornementation ainsi que pour d’autres applications. C’était sur des carrés en briques ou sur des cylindres polygones que l’on inscrivait, nous l’avons vu, soit au moyen d’empreintes, soit avec des poinçons sur la tablette encore molle, les choses dont on voulait conserver le souvenir. Les Assyriens appliquaient aussi sur les briques employées dans les constructions intérieures des dessins en couleurs variées d’un effet assez semblable aux ornements étrusques. Leurs poteries ne manquent ni de goût ni d’élégance, non plus que leurs vases en albâtre et en bronze. Ils confectionnaient d’ailleurs en terre cuite une foule d’objets de fantaisie.

Vases, poteries assyriennes du Louvre. — Cylindre chargé d’inscriptions. — Dessin de Catenacci.

L’art de fondre, de travailler, de repousser même divers métaux, particulièrement le cuivre, était bien connu. Un lion en bronze trouvé à Khorsabad, et qui se conserve maintenant au musée du Louvre, est d’une très-bonne exécution. On a rencontré dans les ruines beaucoup d’ustensiles en cuivre, qui ornent aujourd’hui les vitrines de nos musées de Paris et de Londres. De larges coupes du même métal sont remarquables. par cette particularité singulière, d’une inscription dont les lignes en spirale couraient au fond de la coupe qu’elles couvrent entièrement. Cette inscription n’est pas en caractères cunéiformes, mais en lettres semblables à l’ancien phénicien, qui paraît avoir été l’écriture cursive et probablement usuelle, de Babylone et de Ninive, comme elle fut aussi, du moins on a lieu de le croire, l’écriture des Kouschites du sud de l’Arabie.

Les bijoux que l’on voit figurés sur les bas-reliefs, bracelets, pendants d’oreilles, etc., devaient être aussi une branche distinguée de l’industrie assyrienne appliquée à la fonte et au travail des métaux. Ils savaient également sculpter l’ivoire et graver sur diverses sortes de pierres fines.


La théogonie et le culte.

Les données nouvelles qui se firent soit des inscriptions, soit des représentations figurées pour la connaissance du panthéon assyro-babylonien, des symboles théogoniques et des cérémonies du culte sont, dès à présent, nombreuses. Néanmoins, quoique les récentes découvertes aient déjà donné lieu à des recherches et à des travaux importants, le sujet est bien loin encore d’avoir été creusé à fond. Les symboles les plus fréquents qui se rencontrent dans les bas-reliefs et dans les sculptures décoratives, indépendamment des taureaux et des lions à tête humaine, sont des personnages à tête d’épervier ou à corps de poisson, des génies ailés, une sorte d’Hercule étouffant un lion dans ses bras. Deux emblèmes très-fréquemment reproduits sont la pomme de pin et une sorte de panier à anse, qu’un personnage symbolique tient de chaque main. Chez les Assyriens