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pouvait se concilier avec la perfection relative où étaient arrivés certains arts manuels, quoique la même anomalie se retrouve chez les anciens Égyptiens, aussi bien que chez toutes les nations policées du sud et de l’orient de l’Asie.

L’art véritable, l’art qui a transporté le sentiment du beau et de l’harmonie dans l’imitation matérielle, est une création du génie grec ; nul peuple avant les Grecs n’en eut la révélation.

Et cependant l’art grec lui-même a ses racines dans l’art asiatique, comme la fleur au port délicat, dont la corolle reflète l’azur du ciel, plonge ses racines dans un sol grossier.

Khorsabad. Palais du roi Sargon. — Personnage ailé (musée du Louvre). Dessin de Catenacci.

On n’a jusqu’à présent trouvé que deux statues proprement dites en Assyrie : l’une, assise et très-mutilée, dans les ruines de Kalah-Cherghât ; l’autre debout, dans un des palais de Nimroûd. Celle-ci est à peu près de demi-grandeur naturelle : elle est taillée dans un calcaire compacte. « Les proportions générales ne sont pas trop incorrectes, dit M. Layard, sauf le manque d’épaisseur quand on la regarde de côté. »

On avait toujours cru que la première inspiration des arts plastiques avait été apportée de l’Égypte en Grèce et en Italie ; c’est un des résultats des découvertes assyriennes, et non des moins intéressants, d’avoir rectifié