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montrer ce que ces explorations, ces fouilles, ces études si laborieusement suivies et si heureusement couronnées, ont donné jusqu’ici de résultats positifs, ce qu’elles ont ajouté de notions certaines et importantes à notre connaissance de l’antiquité orientale.


Résultats acquis pour la connaissance de la société assyrienne. — Civilisation — État social. — Art de la guerre.

Ce qui frappe à la vue des monuments exhumés du sol de l’Assyrie, c’est la civilisation dont ils sont l’image.

Image effacée, brisée, mutilée, et qui pourtant garde dans ses débris quelque chose de son éclat et de sa grandeur.

Les prophètes du peuple hébreu, contemporains de la puissance assyrienne, et après eux Hérode et Ctésias, organes d’une tradition récente encore, parlent en termes magnifiques de l’opulence des rois de Ninive et des rois de Babylone, du faste de leur cour, de la splendeur de leurs édifices ; et voici que des ruines perdues depuis vingt-quatre siècles, appuyant de leur témoignage les descriptions contemporaines, nous apportent comme un dernier reflet de ces vieilles monarchies de l’Orient.

Ne demandez pas, cependant, à ces antiques sociétés du monde oriental quelque chose qui ressemble à la société délicate et polie du siècle de Périclès ou du siècle d’Auguste, et bien moins encore à la civilisation à la fois savante et raffinée de nos sociétés modernes. Les civilisations du vieil Orient ont un caractère plus matériel. Leur développement, comme leur éclat, est surtout extérieur ; elles ne rayonnent pas jusqu’aux profondeurs de l’intelligence. Les contrastes y sont nombreux et violents ; par bien des points encore elles touchent à la barbarie.

Du sommet de la hiérarchie plane la figure royale. La personne du roi figure dans une multitude de scènes de guerre, de chasse ou de religion, représentées sur des bas-reliefs. Tantôt on le voit assis sur son trône, un arc et une flèche à la main, assistant au siége d’une ville ennemie ; tantôt, monté sur son char que précèdent ses gardes, il revient victorieux d’une lointaine expédition.

D’autres fois on le voit environné de ses eunuques (reconnaissables à leur face imberbe et à la rondeur effémi-