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Taureau ailé assyrien. — Dessin de M. E. Flandin.


NINIVE,

PAR M. VIVIEN DE SAINT-MARTIN[1].
1844-1860. — TEXTE INÉDIT.




Une expédition française, sous la direction de M. Fulgence Fresnel, accompagné de M. Jules Oppert et d’un architecte, est chargée, en 1852, d’aller étudier le site de Babylone.

Les beaux résultats de l’exploration des sites assyriens avaient reporté la pensée vers Babylone. M. James Rich, que nous avons déjà nommé, en avait étudié le site en 1811 et en avait fait l’objet d’un mémoire instructif. Plusieurs voyageurs s’y étaient aussi arrêtés après Rich, mais des fouilles suivies et quelque peu importantes n’y avaient pas encore été entreprises. Il devait y avoir là aussi des découvertes à faire et une moisson à recueillir. Un savant déjà connu par de profondes recherches sur l’Arabie, où il avait séjourné longtemps, M. Fulgence Fresnel, détermina le gouvernement français à consacrer quelques fonds à cette recherche. La direction lui en fut confiée, et on lui adjoignit, en même temps qu’un architecte, un jeune orientaliste allemand, M. Jules Oppert. Les circonstances politiques où se trouvait la France ne permettaient pas, malheureusement, de doter bien richement cette expédition ; aussi n’a-t-elle pas pu poursuivre les excavations autant, à beaucoup près, que l’aurait voulu M. Fresnel, et qu’il l’eût fallu pour arriver à de sérieuses découvertes. Les résultats n’ont pas laissé, néanmoins, d’avoir beaucoup d’intérêt. La commission a étudié à fond le site de l’ancienne capitale, et elle a pu y constater, mieux qu’on ne l’avait fait avant elle, plusieurs particularités topographiques assez importantes. Il est resté bien démontré, contrairement à l’opinion de Rich, que l’énorme massif de terre et de

  1. Suite et fin. — Voy. page 305.