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d’hommes et d’animaux, des refouloirs et des quenouilles, des papillons et des choux-fleurs. Des massifs de dahlias, d’asters, de giroflées et d’œillets bigarrés, tranchent agréablement sur ce fond de verdure.

L’ameublement de ces logis, comme celui des demeures d’Arequipa, est de deux sortes et de deux époques.

Les maisons fidèles aux traditions antiques ont conservé les meubles de fabrique espagnole, taillés et sculptés en plein bois, peints de couleurs vives, rehaussés de filets d’or bruni et d’un semé de roses ou de tulipes. Les maisons qui sacrifient au goût moderne et qui se piquent d’élégance, ont un ameublement dans le style gréco-parisien de 1804. Les unes et les autres ont des barreaux de fer à leurs fenêtres, peu ou point de rideaux, mais force tapis, pour atténuer la froideur du sol, couvert, à défaut de parquet, d’un enduit d’argamaza, espèce de ciment.

Lion de Cuzco.

Un papier gris ou une peinture à la colle décore les murs des salons aristocratiques. Sur des tables ou des consoles à miroirs de forme octogone dans des cadres d’acier, sont étalés des échantillons du bric-à-brac péruvien, consistant en statuettes d’Incas et de Coyas ou impératrices, tirées de Huamanga, et plus ou moins mutilées ; en vases de terre cuite et peinte antérieurs à la conquête espagnole et plus ou moins fêlés. Des tableaux à l’huile, peints par des artistes de Cuzco et de Quito, ornaient autrefois les salons de la vieille aristocratie. Mais les révolutions politiques ont crevé, brûlé ou vendu ces toiles souvent remarquables. Privées de cette galerie de tableaux qui faisait leur orgueil, quelques familles nobles de la ville, chez qui le goût des arts est héréditaire, ont imaginé de la remplacer par une peinture murale de leur escalier, représentant soit les émaux et les