Page:Le Tour du monde - 07.djvu/128

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cade, dont l’aspect grandiose me dédommagea largement de toutes mes fatigues. Fermée par la rivière des Galets qui tombe de la montagne dans la plaine par une chute d’environ six cents pieds, elle se compose de plusieurs groupes de rochers d’une teinte ferrugineuse, couverts de fougères et de mousses jaunâtres ; à l’époque où je la visitais, c’est-à-dire pendant la sécheresse, elle ne forme qu’une petite masse d’eau qui s’arrête de rocher en rocher et tombe enfin dans un bassin au pied de la montagne.

Cascade de la rivière des Galets.

Rarement ces lieux sauvages sont réjouis par le chant des oiseaux, le silence n’y est troublé à de rares intervalles que par l’espèce de croassement du perroquet ou par le cri aigu du singe malfaisant.

Il était nuit close bien avant ma rentrée à Beauchamp, vers lequel j’étais guidé par l’aboiement des chiens qu’on lâche tous les soirs dans la campagne pour protéger l’habitation. Enfin j’arrivai chez mon hôte qui, peu rassuré sur mon compte, allait envoyer des Indiens au-devant de moi.

Mon itinéraire du jour, relevé sur la carte, ne me donna pas moins de quarante-trois à quarante-cinq kilomètres.

Alfred Erny.

(La fin à la prochaine livraison.)