Page:Le Tour du monde - 06.djvu/389

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

chai les moyens par lesquels je pourrais être appelé moi-même à les administrer légalement ; ayant été moi-même un disciple du bien, désirant aussi être un de ceux qui possèdent de grandes connaissances, et être encore un meilleur disciple du bien, et posséder de plus grandes connaissances, et être le père de beaucoup de nations, un prince de paix ; et désirant recevoir des instructions, et observer les commandements de Dieu, je suis devenu un héritier légitime, un grand prêtre, possédant le droit qui appartient aux pères ; il m’a été conféré par les pères ; il est venu des pères, dès le commencements du temps, oui, même dès le commencement, ou avant la fondation de la terre jusqu’au temps présent, même le droit du premier-né, sur le premier homme, qui est Adam, ou le premier père, par les pères, jusqu’à moi… Et il arriva que les prêtres me firent violence afin de pouvoir m’égorger aussi comme ils avaient égorgé des vierges sur cet autel ; et pour que vous ayez une idée nette de cet autel, je vous renvoie à l’image que j’ai placée en tête de ces Annales. Il était fait sur le modèle des bois de lit en usage parmi les Chaldéens, et il était placé devant les dieux d’Elkenah, Libnah, Mabmackrah, Korash, et aussi un Dieu semblable à celui de Pharaon, roi d’Égypte. Pour que vous puissiez avoir une idée de ces dieux, je vous en ai donné la forme dans les figures du commencement… »

Joseph Smith lisant à ses premiers sectateurs le livre de Mormon. — Dessin de David d’après le général Bennet.

Et ce galimatias continue de la sorte pendant une vingtaine de pages, dans lesquelles Abraham raconte ses actions, ses voyages en Égypte, reçoit de Dieu des leçons d’astronomie, des révélations sur la genèse de la terre et sur celle de l’homme, etc., etc.

Or, il n’est personne, je ne dirai pas doté d’érudition, mais ayant simplement visité un musée égyptien, qui ne puisse reconnaître, au premier coup d’œil, le fragment que nous donnons ici de ce fameux papyrus, pour une partie du rituel funéraire que les anciens Égyptiens plaçaient au moment de l’inhumation dans le cercueil de chaque momie, et qui a trait au jugement de l’âme humaine par Osiris.

Pour le plus mince égyptologue les cinq personnages qui y figurent sont, à compter de gauche à droite : 1o la déesse Isis ; 2o Osiris, juge suprême, assis sur le trône des enfers ; 3o la déesse Math ; 4o l’âme du défunt ; 5o Anubis, scribe céleste et guide des morts. — Pour l’honnête Smith, qui a quelque peu raturé les traits de ces mêmes personnages, ils représentent, énumérés dans l’ordre susdit : 1o Pharaon ; 2o Abraham assis sur le trône d’Égypte et recevant, avec les hommages du monarque, ceux d’un prince égyptien (no 3), d’un courtisan (no 4) et d’un esclave noir (no 5). On peut juger par cette version de la science ou de la bonne foi du prophète.