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feux de l’aurore, les cygnes tracent leur sillage sur l’eau qui frissonne et sous les grands arbres qui frémissent.

À huit heures, nous partons pour Svendborg, dont nous devons visiter les rivages. Il y a là, dit-on, des forêts sur les côtes, et dans la Baltique un archipel d’une beauté incomparable.

Vue d’Odensée, chef-lieu de Fionie. — Dessin de Thérond.

La journée a été admirable. Je voudrais en fixer le souvenir. Je me bornerai à un récit bien simple ; car la meilleure manière de célébrer de telles impressions, c’est seulement de les raconter.

Nous nous sommes mis en route par l’une des allées de l’étang. Nous avons traversé les jardins, d’où les fleurs nous envoyaient par bouffées leurs parfums. Nous avons gagné le parc. Les cerfs, les biches, les faons y jouaient au milieu des lumières et des ombres de la forêt. Leurs troupes successives et nomades étaient ordinairement de dix ou douze. J’en ai compté jusqu’à cinquante-trois ensemble.

Vue de Svendborg. — Dessin de Guiaud.

Du parc de Glorup nous sommes entrés dans les bois du fief, et par d’autres bois, les bois de Brenderup et de Mollrup, nous avons atteint le charmant village de Tvede, d’où nous avons continué jusqu’à Svendborg. En deux heures, nous avons franchi huit grandes lieues avec les chevaux du comte de Moltkes. C’est lui qui