Il y a ici un horloger, un maréchal ferrant, un charron, un serrurier, un boulanger, des gardes et des domestiques innombrables. Lorsque l’un de ces serviteurs devient vieux, le maître désigne une maison et assez de terre pour loger et entretenir l’invalide. S’il reste une veuve, elle est recueillie dans un établissement particulier, sorte de Sainte-Perrine de village, dont les habitantes, admirablement nourries, ne sont point des pensionnaires, car elles ne payent rien. Le propriétaire de Glorup a tout prévu et pourvu à tout. Chacun est assuré d’une retraite. Cette belle résidence est un monde à part et se suffit à elle-même.
Les propriétés sont féodales ou allodiales. Féodales, elles ne peuvent s’aliéner ; elles sont à la famille dans la personne de l’aîné ; elles ne sont pas à l’individu. Il y a des fiefs en nature et des fiefs en capitaux. Les propriétés allodiales, au contraire, se vendent, se négocient au gré de celui qui les possède.
Glorup est un des châteaux et une des terres du fief de Moltkenbourg, auquel appartiennent encore la terre d’Anhof, la terre et le château de Rygaard.
Une terre allodiale, Mollrup, s’étend à côté de ces trois terres féodales, et toutes ensemble forment un petit État très-fertile en bois, en blé, en pacages. La mer en est quelquefois la frontière et partout la perspective.
J’ai remarqué, parmi les convives de Glorup, deux con-