Page:Le Tour du monde - 05.djvu/64

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

due de leur patriotisme et de la sagesse de leur esprit. Ils joignent à cette sagesse hellénique toute la fougue italienne. Actifs, intelligents, affectueux et simples dans leurs rapports, ils s’attirent à première entente toutes les sympatliies.

C’est une curieuse étude que celle de ce mélange dont se compose la population athénienne.

Le dimanche tout ce monde se transporte du carrefour de la Belle-Grèce à la promenade de Patissia (corruption de Pachischah) ; les hommes s’en vont toujours causant, et les femmes, qui ce jour-là abandonnent la maison, les suivent quelques pas derrière. Autour d’un kiosque où est circulairement rangée la musique militaire, la foule se promène, puis chacun revient non pas au logis, mais dans la rue ; pendant les nuits chaudes de l’été, le plus grand nombre y couche. Ces dormeurs signalent leur présence par un bourdonnement qui est une sorte de monologue interne, écho de la conversation de la veille, car le peuple grec est resté le plus spirituel et le plus éloquent bavard de tous les peuples.

A. Proust.

(La fin à la prochaine livraison.)

L’arc d’Adrien. — Dessin de Thérond d’après une photographie.