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fectionner. Des explorations partielles et une foule d’études locales avancent chaque jour cette œuvre finale. Quelques-unes de ces études ont un caractère purement scientifique ; un plus grand nombre sont nées de la politique ou de la guerre. Un savant russe, M. Pierre de Tchihatchef, s’est dévoué depuis douze ans à l’exploration complète de l’Asie Mineure, cette magnifique péninsule que la nature a faite si riche et que les Turcs ont faite si pauvre ; et cette étude, d’où sont déjà sortis plusieurs volumes extrêmement remarquables, se poursuit chaque année sans interruption, embrassant toutes les recherches qui peuvent intéresser la géographie, les sciences naturelles, l’archéologie et l’économie sociale. La Société de géographie de Paris a décerné cette année sa médaille d’or à M. de Khanikof, chef d’une expédition scientifique organisée sous les auspices du gouvernement de Saint-Pétersbourg, et qui a exploré, de 1859 à 1860, la moitié septentrionale de la Perse. Des résultats précieux pour la connaissance physique et géographique de l’Iran sont sortis de cette grande exploration, dont une relation s’imprime en ce moment dans les mémoires de la Société de géographie[1]. Une autre publication d’une grande importance, celle des frères Schlagintweit, qui, pendant cinq années consécutives, de 1854 à 1858, ont étudié l’Inde et l’ouest du Tibet, a aussi commencé dans les premiers mois de l’année actuelle. Consacrée surtout aux observations physiques, astronomiques et ethnographiques, cette belle publication doit ajouter beaucoup à nos connaissances positives sur le vaste territoire qu’elle embrasse. Espérons seulement qu’une édition moins somptueuse, mais plus accessible, en permettra l’acquisition à tous ceux qui prennent intérêt à l’avancement des sciences géographiques.

Le révérend Lewis Krapf, missionnaire en Afrique.

Les Russes ne sont entrés que d’hier dans le courant des études européennes, et déjà ils y apportent un large contingent d’observations. C’est principalement sur le centre et le nord de l’Asie que se concentrent leurs recherches ; et cela doit être, car ces parties de l’Asie sont comprises dans le colossal empire des tzars, et les Russes

    de dix-sept degrés nord, à trois cent quatre-vingts kilomètres du golfe de Carpentarie, et à cent soixante-dix seulement de la vallée supérieure de la grande rivière Victoria.

  1. Voy. le Tour du monde, livr. 95 et 96.