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de ces nouveaux compétiteurs à la gloire et aux dangers des explorations équatoriales est le docteur Krapf. Sur le point de quitter encore une fois l’Europe pour retourner aux plages orientales de l’Afrique, sa patrie d’adoption, l’infatigable missionnaire nous écrivait, il y a quelques mois : « Avant de songer au voyage du Kaffa par la côte d’Azanie, il faudra essayer d’une ligne de route, qui, partant du Djob, conduirait dans l’intérieur en poussant droit à l’ouest, ou en s’élevant légèrement au nord. Cette route, sans aucun doute, devra aboutir aux sources orientales du fleuve Blanc. Les tribus de la côte parlent d’un lac d’où sortiraient le Nil et le Djob ; ceci nous indique au moins une ligne du partage des eaux. »

Édouard Vogel, voyageur allemand.

Le Djob est une grande rivière que l’on peut voir sur la carte débouchant à la côte orientale juste sous l’équateur. Il est indubitable qu’une ligne de route telle que celle dont parle le docteur Krapf, qui partira soit de l’embouchure du Djob, soit de Mombaz (à quatre degrés plus au sud), pour se porter plus ou moins directement à l’ouest, sera non-seulement de beaucoup la plus courte pour arriver à la région des sources, mais aussi la plus facile. C’est un point de départ que dans un travail spécial nous avons signalé le premier il y a longtemps déjà ; comme il s’agit ici, en définitive, d’arriver le plus vite possible aux territoires inexplorés, la route la plus courte est évidemment la meilleure. Au point de vue du temps et de l’économie, elle eût été certainement très-préférable à celle qu’a reprise le capitaine Speke. Elle aurait relié le Kilimandjaro au Nyanza.

L’autre voyageur est le baron de Decken. Né à Hambourg comme le docteur Barth, M. de Decken a quitté l’an dernier sa patrie et une belle position dans le monde pour aller prendre rang dans la glorieuse phalange des explorateurs africains. Après avoir inutilement tenté de