NAPLES ET LES NAPOLITAINS,
IV
Mais vous n’avez jusqu’à présent, monsieur, que les amusements exceptionnels du peuple. Je voudrais vous montrer ses récréations de tous les jours ou au moins de tous les dimanches, et à cet effet je vous propose une promenade aux environs du port. Le môle était autrefois un endroit fort curieux pour l’observateur ; il l’est maintenant beaucoup moins, grâce aux embellissements, très-nécessaires d’ailleurs, qui l’ont rendu plus propre et plus agréable. Il offrait autrefois au peuple une fête permanente ; il offre maintenant aux voitures un chemin commode et bien dallé.
Mais si le port lui-même a pris cet air d’élégante vulgarité qu’imposent l’utilité et la salubrité publiques, les rues qui le précèdent ou qui le suivent, ou qui l’entourent ont encore quelque chose des beaux jours abolis. Ce n’est plus, il est vrai, le barbier populaire que Bidera m’avait fait remarquer sur le môle même. Il s’appelait don Piriquacchio, nom que je vous défie bien de prononcer et de
- ↑ Suite. Voy. p. 193.