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chanvre et la poulie pour les porter sur la petite plate-forme où est fixé le cabestan. À la vue de notre corde, les indiens se récrièrent et déclarèrent qu’aucun d’eux ne s’exposerait à descendre avec un fil aussi mince. Toutes mes supplications n’aboutirent à rien, d’autant plus qu’Augel, dont la témérité ne pouvait être mise en doute, se refusait d’une manière absolue à courir la première chance. D. Saturnino, dont j’invoquai l’appui, se rangea aussi du côté des adversaires du projet, de sorte qu’il fallut l’abandonner, car le majordome était incapable de m’aider, et M. Sountag se trouvait tellement affaibli qu’il renonça même à s’occuper du travail qui le concernait spécialement.

Très-mortifié de ces obstacles contre lesquels il n’y avait pas à lutter, je fis prendre les dispositions nécessaires pour passer la nuit sur le bord du cratère, et je renvoyai tous les hommes inutiles, ne gardant que le guide et trois Indiens. Je recommandai à ceux qui partaient de revenir le lendemain matin avec des vivres frais et des bouteilles d’eau.

Aloès maguey. — Dessin de Rouyer.


Le cratère. — Nuit passée sur ses bords. — Lever du soleil et retour.

Pour utiliser le temps, je me mis à explorer, accompagné du guide, les parties accessibles du cratère. Le bord du cratère par lequel nous avons pénétré dans l’intérieur, est situé au nord-nord-est du volcan. Dès qu’on y entre, il présente l’aspect tel qu’il est reproduit dans notre dessin, page 173, qui est d’une grande fidélité. À droite, on voit le pico Mayor dont le sommet s’élève, selon M. Sountag, à cent quarante-sept mètres au-dessus du point d’observation ; à gauche, l’Espinago del Diablo est à peine indiqué dans son prolongement inférieur, à cause de sa situation légèrement en arrière de l’observateur qui a,