Page:Le Tour du monde - 04.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Porte San Antonio à Mexico. — Dessin de Sabatier d’après M. Laveirière.


ASCENSION AU MONT POPOCATEPETL


(MEXIQUE)


PAR M. JULES LAVEIRIÈRE.


1857. — TEXTE ET DESSINS INÉDITS[1].




Départ de Mexico. — Le plateau de Tenochtitlan.

Notre petite troupe quitta Mexico, le 17 janvier 1857, à neuf heures et demie du matin, par une journée resplendissante. Malgré la sécheresse continue des mois précédents, la grande chaussée, qui mène de Mexico au Peñon Viejo en ligne directe, était submergée par le lac de Tezcuco. Cette circonstance nous obligea à faire un détour assez considérable.

En sortant par la barrière de San Antonio, on voyait se profiler sur l’horizon les deux hautes montagnes que nous devions explorer. Comparées à celles qui les entourent et qui ont l’air de taupinières coiffées de leur brillant casque blanc, elles semblaient nous défier d’avance. L’imagination, frappée des impressions qu’avaient éprouvées nos prédécesseurs, s’exagérait les difficultés à vaincre, et les doutes de toute sorte me préoccupaient pendant que nos chevaux trottaient avec ardeur.

  1. La commission scientifique envoyée au Popocatepetl et à l’Iztaccihuatl par le ministre Manuel Siliceo, au mois de janvier 1857, était réduite à deux membres au moment de l’expédition : MM. A. Sountag, chargé des études géodésiques, et J. Laveirière, chargé de diriger l’ensemble des opérations et d’étudier la statistique, ainsi que les ressources économiques des contrées voisines du volcan. On avait adjoint à ces deux membres M. F. Sumichrast, naturaliste-collecteur, et MM. Salazar et Ochoa, élèves de l’école nationale d’agriculture et de l’école de médecine.

    La commission était pourvue d’un personnel nombreux et parfaitement équipé. Tous les instruments de précision avaient été choisis par M. Sountag lui-même, et rien de ce que la prévoyance peut conseiller pour ce genre d’expédition n’avait été omis.