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de la guerre, mais les traces qu’ils laissent dans l’histoire ne sont pas embarrassées de ruines, ni ternies par des misères et des larmes[1].

Mafra. — Dessin de Catenacci d’après une photographie de M. Lefèvre.


XXIX

… Nous nous embarquons le 1er  juin sur la Ville de Malaga. C’est un superbe vapeur de la compagnie des paquebots maritimes, commandé par le capitaine Aude, marin de bonne race. — Nous avons le cap sur Cadix…

La veille nous nous étions séparés de M. Smith, qui rentrait en Espagne par Badajoz. Le hasard devait nous réunir encore, quelques semaines plus tard, sur la route de Cordoue à Lucena, et chez les célèbres contrebandiers d’Encinas-Reales. En nous quittant, Christoval nous gratifia de son sourire le plus gracieusement cannibalesque.

L’année dernière, en pleine arène de Puerto Santa Maria, il s’est laissé découdre un bras par un taureau. C’est dans cette course que Blanco, l’une des plus célèbres épées d’Espagne, s’est fait encorner en pleine poitrine par une bête furieuse.

Il y a un mois à peine, dans un wagon de la ligne de Versailles, Christoval me racontait lui-même les péripéties de cet événement.

Olivier Merson.



  1. D. Pedro V, né le 16 septembre 1837, est monté sur le trône le 15 novembre 1853. Fernando II fut appelé à la régence pendant la minorité du roi, qui acheva ses études par un long voyage en France, en Angleterre, en Allemagne et en Italie. Le 16 septembre 1855, il reçut le pouvoir des mains du régent, et épousa, en mai 1858, la princesse Stéphanie, fille du prince Charles de Hohenzollern-Sigmaringen. La jeune reine est morte, après une courte maladie, le 17 juillet 1859.

    (L’auteur du Voyage dans les provinces du nord du Portugal ne s’est pas borné à feuilleter son carnet de voyage et à développer des notes prises sur la route, le plus souvent à la hâte. Il a consulté plusieurs ouvrages portugais et français, entre autres la Mappa de Portugal, l’O panorama, le Portugal artistico, l’excellent volume de M. Ferdinand Denis, travail consciencieusement élaboré, rempli de renseignements sûrs et bien présentés, enfin les Contemporains portugais. M. de Vasconcellos écrit dans notre langue avec une véritable élégance et un grand charme de style, son livre des Contemporains, conçu dans un esprit très-sérieux et très-élevé, est une mine précieuse que fouilleront toujours avec fruit ceux qui voudront étudier les institutions politiques, et la marche des idées dans l’ancienne Lusitanie. M. Olivier Merson y a rencontré une partie des notes statistiques qui figurent dans son récit.

    Nous devons également à la gracieuse obligeance de M. de Vasconcellos, la communication de quelques-unes des photographies d’après lesquelles ont été exécutées les gravures des livraisons concernant le Portugal.)